Samedi 13 septembre 2008 : jour 4

VisuGPX by Skitour


Quand nous nous levons le matin vers 7 heures, après un rapide coup d’œil par la fenêtre je m’aperçois qu’il pleut. Cette fois-ci la pluie tombe en diagonale car le vent s’est levé. Malheureusement c’est un vent du nord qui ne souffle pas dans la bonne direction… En temps normal, avec un temps pareil, je serais resté sous la couette. Mais là nous n’avons pas le choix : la voiture est à une soixantaine de kilomètres et si nous voulons ne pas arriver trop tard, il ne faut pas trainer. C’est aussi à ce moment que je me dis que nous avons pris la bonne décision de continuer notre progression après le refuge de Pré Peyret car on apprend qu’aujourd’hui la température au Col le de Rousset est inférieure à 5°C… Même s’ils n’ont pas eu le temps de sécher pendant la nuit, nous enfilons nos vêtements. Après avoir avalé un triple petit déjeuner (car nous ne nous arrêterons pas pour manger), nous nous mettons en selle.
Malgré le vent de face, nous partons à vive allure. Il faut dire que le profil est légèrement descendant. Le parcours reste cependant avec ses nombreuses pierres mouillées, très exigeant et reste nerveusement éprouvant. Dans ces conditions les organismes sont mis à rudes épreuves mais aussi le matériel. Au bout de deux heures, alors que nous approchons de la Chapelle en Vercors, Régis m’apprend que sa fourche est dégonflée et qu’il n’a plus aucun amorti… il me propose alors de continuer par la route. Je fais contre mauvais fortune, bon cœur et accepte. Je passe alors mon GPS en mode route : rechercher, Méaudre, rallier, par la route. En quelques secondes, l’itinéraire le plus court et calculé. Il nous reste alors, à ce moment, 40 kilomètres à parcourir. Mais par la route, on devrait être rapidement à destination. Comme indiqué, nous suivons la départementale D178 puis D518. Le profil alterne faux plats montants et descendants. Avec le vent froid qui souffle, les descentes sont aussi pénibles que les montées. Mais à ce moment, ce que nous ne savions pas c’est que la D518 nous emporte directement tout au fond de la vallée de la Bourne. Cela n’aurait pas été trop gênant si n’était pas fermé pour cause d’éboulis…. A quelques kilomètres à peine de Méaudre nous tombons donc sur les barrières fermant l’accès à la vallée. A cet endroit nous n'avons que très peu de choix : revenir sur nos pas en empruntant la route touristique soit une trentaine de kilomètres et remontants sur le plateau de Château Julien, pas loin de 1000 m de dénivelé positif…
Nous sommes à ce moment dans un désarroi indescriptible. Nous sortons alors la carte et Régis remarque que le PR du Tour des quatre montagnes passe à proximité. Le problème c’est que nous sommes dans un véritable canyon et qu’il va falloir passer des falaises. Sur la carte, le sentier du Pas des Rages zigzague tellement que nous devinons que la pente sera à peine praticable à pied, et encore moins avec des vélos sur le dos… Cela dit je ne suis pas optimiste car en montagne, je me méfie des chemins qui « coupent ». Et nos impressions vont se confirmer : une élévation de 400 m en un peu plus de 1 km soit presque une pente de 40 % de moyenne… Avec le VTT d’une douzaine de kilo en appui sur le sac à dos, chaque lacet est un véritable calvaire. Cependant le passage de la falaise est de toute beauté et adouci un peu notre souffrance. C’est environ au bout d’une heure que nous parvenons à nous échapper de ce piège. Une fois en haut, plutôt que de continuer sur le PR, nous décidons de suivre le chemin à flanc de montagne jusqu’à Haut Méaudret. Enfin nous redescendons dans la vallée en amont de l’éboulis au niveau des Jarrand. Nous remontons alors jusqu’à Méaudre par la départementale qui à cause de la bise glacée, ne semble jamais finir. Arrivés à la voiture, il nous reste plus qu’à retourner à Vassieux pour récupérer nos remorques.
J’ai alors une petite pensée pour Shakleton et à son odyssée de l’Endurance. Aventure que nous avons un peu vécue dans une certaine mesure. En tous les cas dans l’esprit.



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